Le jet d’eau de Genève symbole d’une ville

Le jet d’eau de Genève, symbole de la cité internationale suisse à la renommée mondiale

Et si en cette période estivale où le thermomètre s’est parfois follement emballé, atteignant des températures extrêmes dans certaines régions, on vous offrait un peu de fraîcheur ? Direction Genève pour l’un des symboles les plus célèbres de la Suisse, qui propulse l’eau du lac Léman 50 mètres plus haut que la Statue de la Liberté… Rien que ça !

Que vous soyez un inconditionnel des beautés de la Suisse, un amoureux de la variété et de la richesse environnementale de ses cantons, un simple curieux de nouveaux horizons, ou encore un homme ou une femme d’affaire en déplacement professionnel dans la belle cité helvète… Impossible de ne pas porter votre regard sur son panache blanc qui s’élève sur la jetée des Eaux-Vives, à pas moins de 140 mètres de haut.

Le jet d’eau de Genève est désormais une véritable attraction mondialement connue, dont l’origine remonte à la fin du 19e siècle. Chez Sembrancher, l’eau est bien entendu au cœur de nos passions, alors comment ne pas nous arrêter un instant sur cet emblème de Genève ? Retour sur la naissance, la typicité et les transformations de l’un des plus célèbres jets d’eau de notre planète !

Un jet d’eau inventé pour des raisons techniques

Saviez-vous que son invention dans le quartier de la Coulouvrenière remonte précisément à 1886, et qu’elle est liée à l’essor de l’industrie ? Remontons quelques décennies en arrière, au cours du XIXe siècle. La ville de Genève connaît alors un fort développement avec un nombre d’habitant qui ne cesse de croître au fil des ans, passant de 64 000 en 1850 à plus de 100 000 en moins de 50 ans (1890).

Un essor qui s’accompagne immanquablement par un besoin d’eau grandissant, que cela soit pour l’industrie genevoise en plein développement, ou pour la santé des habitants de la cité suisse. La ville a en effet besoin d’énergie afin d’alimenter les machines des industries, ainsi que celles des artisans.

Face à ces constats, il faut agir ! La ville décide la construction d’une usine hydraulique à la Coulouvrenière (l’actuel Bâtiment des Forces Motrices), mise en service le 17 mai 1886. Notons que c’est l’ingénieur genevois Théodore Turrettini qui développe ce projet qui nécessite pas moins de 3 ans de travaux.

Pour contrôler la pression, un débit additionnel est créé

jet-eau-geneve-1886- copyright - houseofswitzerland
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L’objectif visé de cette installation hydraulique, distribuer la force motrice du Rhône aux artisans genevois. La pompe hydraulique fait tourner l’ensemble des machines avec de l’eau, notamment dans les ateliers d’horlogerie.

Mais voilà la puissance est telle, que quand les artisans cessent d’utiliser leurs machines en fin de journée de nombreuses et inquiétantes surpressions sont constatées. Pour éviter le pire, les machinistes de la Coulouvrenière n’ont d’autres choix que de se précipiter chaque jour afin de stopper les pompes, ne maîtrisant pas l’instant où les surpressions se produisent.

Une situation complexe et qui ne peut durer, c’est ainsi que l’idée de créer un débit supplémentaire permettant de mieux contrôler la pression, grâce à une vanne de sécurité, semble la bonne option. L’eau en surpression s’échappe alors vers le ciel, le jet d’eau est né !

C’est donc en résonance avec des contraintes techniques, que ce qui deviendra le symbole genevois est créé en 1886. Il ne fait alors que 30 mètres de haut, est libéré uniquement le soir au bout du bâtiment des Forces motrices.

Évolutions et changement de site, le jet d’eau déménage dans la rade

Lors des 600 ans de la Confédération suisse, le Conseil administratif de Genève, qui a bien cerné l’attrait esthétique qu’exerce ce jet d’eau sur les passants et l’intérêt touristique lié, prend la décision de le déplacer au bout de la jetée des Eaux-Vives (là où il est actuellement), au cœur de la rade.

En effet, assez rapidement une innovation technique ne rend plus indispensable l’utilisation de ce jet d’eau pour éviter toute suppression… Mais il aura tout de même le temps de séduire et de capter bien des regards. La ville décide d’en faire une attraction touristique.

Le nouveau jet d’eau, culminant alors à 90 mètres, est inauguré en 1891, lors de la fête nationale de la gymnastique, et est mis en lumière le 2 août de cette année-là. Notons qu’il n’est alors mis en marche que les jours fériés et le dimanche et qu’il est alimenté par le réseau d’eau potable. Le succès est là ! À partir de 1906, il est même parfois mis en état de fonctionnement en semaine. En 1931, l’éclairage du jet d’eau est arrêté, les quais devenus trop lumineux limitent l’effet des projecteurs sur l’eau.

L’eau du lac filtrée est propulsée à plus de 140 mètres de haut

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Exit l’eau potable propulsée dans l’air, dès 1951 c’est l’eau du lac filtrée qui est expulsée sur la rade! Son mécanisme se fait plus moderne permettant au panache de gagner en hauteur, et le voici qui s’élève maintenant à 140 mètres, soit 50 mètres plus haut que la célèbre statue qui veille sur la ville de New-York.

Une nouvelle station de pompage autonome, partiellement immergée, permet l’exploit technologique d’une telle propulsion, avec 1 mètre cube d’eau toutes les 2 secondes.

Les chiffres donnent d’ailleurs le tournis et pointent la haute technologie de ce jet d’eau, devenu en quelques années l’emblème d’une ville.  Ainsi la vitesse de sortie de l’eau est de
200 km/h, avec un débit de 500 litres par seconde. Soit un débit 25 fois plus important que celui de la source de Sembrancher, avec ses 1200 litres par minute.

Deux pompes élaborées par la société suisse Sulzer, baptisées « Jura » et « Salève » envoient une masse d’eau de 8 tonnes dans l’air. Notons qu’une goutte d’eau met environ 16 secondes à la sortie de la buse pour retomber dans le lac. Étonnant non ?

Et savez-vous comment est créé sa fameuse couleur blanche si célèbre et remarquable ?

Sa « tuyère » permet de projeter un cylindre d’eau de 16 cm à la base qui est rempli de millions de bulles d’air. Une vaporisation qui confère au jet d’eau sa teinte blanche unique dans son genre.

Les gardiens du jet d’eau, l’Homme veille…

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Et oui aussi étonnant que cela soit, le jet d’eau est mis en marche chaque matin par son gardien. En pressant un bouton, un œil sur la météo, il est celui qui prend soin de la fameuse attraction jusqu’à son arrêt, la nuit venue. Retraités et volontaires les gardiens supervisent la bonne marche du jet d’eau et perçoivent pour leurs missions une rémunération. Deux cas précis les autorisent à ne pas enclencher ou même à couper le système :

en cas de vent excessivement fort  – et on devine pourquoi, les conséquences sur les quais et les bateaux alentour pourraient être dommageables-, et en cas de gèle pour ne pas transformer les quais en patinoires !

Le jet d’eau de Genève, une renommée internationale inspirante

La compétition internationale est en marche pour dépasser le record du plus haut jet d’eau du monde. Ainsi le plus spectaculaire est celui de Djeddah avec un recoord de 312 mètres de haut. À Séoul la World Cup Fountain installée lors de la Coupe du monde de football en 2002, atteint les 202 mètres (symbole de l’année de championnat).

De son côté avec ses 140 mètres de haut, le jet d’eau de Genève reste dans le peloton de tête et signe qui plus est l’empreinte d’une ville industrielle devenue ville à l’aura internationale !

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